Le Nautile

Le Nautile est le sous-marin profond habité opéré par l’Ifremer. Capable de descendre à 6000 m de profondeur, il a fait sa première plongée en 1984  et sa première mission scientifique l’année suivante dans la fosse de subduction au large du Japon lors de la campagne KAIKO, où il a plongé à 6000m. Depuis, il a plongé en différents endroits, permettant aux scientifiques d’observer et de prélever des échantillons de roches et de la faune profonde. Le Nautile, ainsi que les autres sous-marins profonds, Alvin, les Mir 1 & 2, Shinkai et Jiaolong, opérés par des agences de recherche des Etats Unis, Russie, Japon et Chine, ont été au cœur de grandes découvertes et de recherches pionnières sur les grands fonds océaniques. L’océan couvre approximativement trois-quarts de notre planète. L’immense majorité de cette surface n’a  jamais été cartographiée et des parties connues, une infime portion a été observée directement par l’être humain. Vous pouvez visiter la page qui lui est dédiée sur le site de la Flotte Océanographique Française ici.

Le Nautile est actuellement équipé de systèmes de caméras photographiques et vidéo capables d’obtenir des images à très haute résolution des grands fonds. Il est aussi un engin capable d’échantillonner des roches, la faune et des fluides et de déployer des équipements scientifiques au fond de la mer. Contrairement aux ROV (Remote Operated Vehicles), qui restent connectés aux navires porteurs, le Nautile est indépendant et peut se déplacer librement au fond, ce qui lui confère une grande liberté de mouvements et une grande flexibilité, atouts majeurs dans des zones peu ou pas explorées, comme notre zone de travail.

Dans la zone de travail de SMARTIES, les 23 plongées prévues ont pour objectifs étudier les structures cartés et échantillonnées lors d’anciennes campagnes et confirmer leur nature : grands détachements ramenant des roches profondes, notamment le manteau, en surface. La plupart des sites de plongée sont sur des hauts topographiques que nous pensons correspondre à ces surfaces de détachement, anciennes et, espérons nous, active. Un site, avec quatre plongées, a pour objectif obtenir une coupe de la croûte et partie supérieure du manteau sur le mur de la faille transformante de la Romanche. Cette coupe se fera sur le ligne sismique réalisée par le projet ILAB, destiné à imager la limite lithosphère-asthénosphère et pourra fournir la réalité de terrain correspondant à la coupe sismique, améliorant les modèles.

Dans les prochains jours, nous publierons des notes régulières avec la progression des plongées sur zone.