La dernière plongée: l’exploration d’un site hydrothermal

La dernière plongée de la campagne a eu lieu le 18 août. Nous avons décidé de retourner dans la zone où la plongée précédente avait retrouvé des traces d’activité hydrothermale. Le site a été trouvé sur le flanc d’une grande colline de péridotite oblique située sur le flanc nord de la zone de transfert axial oblique. Il a été nommé MLF, en hommage aux enfants de Olivier Fauvin, le pilote de la plongée #24, Marius et Louise.

Nous avons commencé tôt, car l’équipe Nautile souhaitait rentrer pas trop tard pour pouvoir préparer le sous-marin au retour. Le sous-marin était dans l’eau à 07h55 TU et nous avons atteint le fond de la mer à 9h45 à 3755 m de profondeur. Nous avons immédiatement observé des traces d’un matériau brun rougeâtre sur la pente sédimentée faisant face au sous-marin. Après à peine dix minutes, nous avons commencé à observer de gros blocs de ce qui a été ultérieurement confirmé comme étant de la pyrite, signe que nous nous trouvions à proximité d’un site hydrothermal.

L’escarpement que nous explorions était recouvert d’un sédiment blanc épais, profondément coupé par des ravins érosionnels. À sa base, nous avons observé de nombreux gros rochers, quelques blocs de pyrite et de péridotite avec des traces de sédiments hydrothermaux (poudre brun rougeâtre). Vers le haut, les blocs deviennent généralement plus grands, avec plusieurs gros blocs de pyrite et des blocs angulaires pouvant correspondre à de la péridotite (échantillonnés par la drague dans une campagne précédente et dans la plongée #24). Les couleurs hydrothermales deviennent plus présentes avec des taches orange vif et des traces de sulfure de cuivre à la base des blocs.

La couverture sédimentaire était variable, certaines zones présentant des couches plus épaisses et non perturbées que d’autres. L’activité hydrothermale actuelle est concentrée sur les ravines et plus présente près des rochers. Les petites sorties libèrent ce qui est probablement des fluides à basse température, car aucune eau moirée (shimmering water) n’a été observée. Des grands tapis orange vif sont répandus. Un tapis bactérien relativement grand de couleur blanc brillant a été observé. Encore plus haut, nous trouvons de plus gros blocs dans un chaos de rochers et finissons dans un sommet étroit de ce qui ressemble à un vieux monticule hydrothermal inactif, formé de pyrite recouverte de matériau brun rougeâtre, probablement des hydroxydes de fer.

Plus haut dans la montée, nous atteignons une escarpement de faille raide, environ N120, dépourvu de sédiments, d’environ 50 m de haut, déjà décrit lors de la plongée précédente. Nous traversons ensuite une surface sédimentée et atteignons une zone de rochers de taille moyenne à petite, dans ce qui ressemble à un chemin d’avalanche, où des coquilles de moules ont été trouvées. Aucune trace d’activité n’a été constatée et nous n’avons plus pu localiser le gisement de moules. Nous avons ensuite procédé à l’ascension de la deuxième partie de la pente, fortement sédimentée et atteint le sommet, également sédimenté. Nous avons quitté le fond marin à 3000 m de profondeur, à 14h43 TU.

Par M. Maia